La Petite Dévotion Réparatrice

LA PETITE DÉVOTION RÉPARATRICE
Tous les premiers samedis du mois à 10h15, suivi de la prière des mystères joyeux et lumineux, de la messe, du repas convivial et des mystères douloureux et glorieux.
Pour que la Consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, faite par le Pape François, le 25 mars 2022, porte tous ses fruits de Grâce et de Miséricorde.
Voilà bien le premier “ Secret de Marie ” qu'il nous faut découvrir et comprendre : c'est un moyen sûr et facile d'arracher les âmes au péril de l'enfer. La nôtre, tout d'abord, puis celles de nos proches, et même des plus grands pécheurs, car la miséricorde et la puissance du Cœur Immaculé de Marie sont sans limites.
LE CŒUR IMMACULÉ DE MARIE
En 1917, Notre-Dame est apparue à Fatima (Portugal ) à trois enfants, Lucie (10 ans) et ses deux petits cousins, François (9 ans) et Jacinthe (7 ans).
Notre-Dame reviendra six fois à la Cova da Iria : le 13 mai ; le 13 juin où Elle montrera son Cœur Immaculé entouré d'épines ; le 13 juillet où Elle révélera aux enfants le grand Secret : la vision de l'enfer où vont les pauvres pécheurs, l'annonce de la guerre, la demande de la consécration de la Russie au Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis du mois, l'annonce des persécutions contre l'Église ; le 19 août ; le 13 septembre ; le 13 octobre où Elle révélera son nom : Notre-Dame du Rosaire. Ce jour-là eut lieu le grand miracle du soleil devant 70000 personnes.
Quelles paroles stupéfiantes! Une incroyable facilité nous est offerte pour être sauvés : il nous suffit d'adopter la prédilection du Cœur de Jésus pour la Vierge Immaculée, et de le lui prouver en accomplissant ses petites demandes.
Fatima n'est pas un message de colère, même si nous y sommes menacés de terribles châtiments. Non, ce que Dieu nous révèle, c'est son Cœur. C'est-à-dire le Cœur Sacré de Jésus et ce que ce Cœur a de plus précieux : faire aimer le Cœur Immaculé de sa Mère.
DIEU VEUT que ce Cœur Immaculé règne afin que Lui-même dans sa Trinité Sainte soit satisfait dans son Amour majeur. Il aime Marie plus que tout, éternellement, d'un amour de prédilection sans égal, et Il VEUT qu'elle soit glorifiée, honorée, aimée, servie par toutes ses autres créatures. C'est de cet amour premier, sans bornes, pour la Vierge Immaculée, que découle sa volonté absolue de faire d'Elle la Médiatrice universelle et l'instrument du salut de nos âmes.
« Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. À qui embrassera cette dévotion, je promets le salut ; ces âmes seront chéries de Dieu, comme des fleurs placées par moi pour orner son trône. » Notre-Dame, le 13 juin 1917
Prier, demander pardon, Lui offrir des sacrifices au nom des pécheurs et à leur place, en réparation de leurs fautes et pour consoler les saints Cœurs de Jésus et de Marie, c'est là toute la spiritualité de Fatima. Ce fut le programme de sainteté de Lucie, Jacinthe et François. Comme il est simple ! Il va d'emblée à l'essentiel : le ciel et l'enfer, la pensée du péché, la rédemption et la communion des saints.
«Vous avez vu l'enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. » Notre-Dame, le 13 juillet 1917
En une seule parole, Notre-Dame a résumé tout le drame de notre vie, le danger qui nous menace, et l'appel le plus pressant à l'amour généreux envers les pauvres pécheurs.
« Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs, dit-Elle le 19 août 1917, et prenant un air plus triste, car beaucoup d'âmes vont en enfer parce qu'elles n'ont per- sonne qui se sacrifie et prie pour elles. »
Lucie raconte dans ses Mémoires : « Jacinthe me disait de temps en temps : Notre-Dame a dit que son Cœur Immaculé serait ton refuge et le chemin qui te conduirait jusqu'à Dieu. N'aimes-tu pas cela beaucoup ? Moi, j'aime tant son Cœur, il est si bon ! »
« Parmi les oraisons jaculatoires que le Père Cruz nous avait apprises, Jacinthe avait choisi : Doux Cœur de Marie, soyez mon salut ! « Ou encore : Doux Cœur de Marie, soyez mon salut ! Cœur Immaculé de Marie, convertissez les pécheurs, sauvez les âmes de l'enfer ! » « Peu de temps avant de partir pour l'hôpital, elle me disait : “Il ne me reste plus beaucoup de temps avant d'aller au Ciel. Toi, tu resteras ici, afin de dire que Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Le moment venu de le dire, ne te cache pas. Dis à tout le monde que Dieu nous accorde ses grâces par le moyen du Cœur Immaculé de Marie ; que c'est à Elle qu'il faut les demander ; que le Cœur de Jésus veut qu'on vénère avec Lui le Cœur Immaculé de Marie ; que l'on demande la paix au Cœur Immaculé de Marie, car c'est à Elle que Dieu l'a confiée.
“Ah! Si je pouvais mettre dans tous les cœurs le feu que j'ai là, dans ma poitrine et qui me brûle et me fait tant aimer le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie.”»
« À la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira, et il sera donné au monde un certain temps de paix. » Notre-Dame, le 13 juillet 1917
C'est la prophétie d'un avenir merveilleux, pour l'Église et pour la Chrétienté, que Notre-Dame annonce en toute certitude, comme devant se produire finalement après le châtiment, et quoiqu'il arrive auparavant. Quelle miséricorde ! Là est la source de notre invincible espérance. « À la fin, mon Cœur Immaculé triomphera » : cette seule parole est notre étoile dans la nuit qui s'épaissit. « Ave ! maris Stella ! »
Le secret du Secret, révélé le 13 juillet 1917, est donc aussi la révélation du Cœur Immaculé de Marie comme souverain remède à tous nos maux, ultime et unique salut de nos âmes, de nos nations, de la Chrétienté tout entière, et enfin de l'Église romaine elle-même. Tel est l'insondable dessein d'infinie miséricorde de la Trinité Sainte de vouloir tout nous accorder par la médiation maternelle de ce Cœur très bon, très saint et immaculé. Il s'agit d'une décision souveraine et irrévocable de la divine Providence, révélée à l'Église par la Vierge de Fatima :
“ Dieu VEUT établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. ”
LA GRANDE PROMESSE DU CŒUR IMMACULÉ
ADMIRABLE, stupéfiante promesse du 13 juin 1917 !… qui toutefois nous laisse encore dans l'incertitude. Par une grâce spéciale, Jacinthe sentait son cœur dévoré d'un ardent amour pour le Cœur Immaculé de Ma- rie. Mais nous ? Nous sommes froids, ou notre ferveur est si éphémère ! Saurons nous jamais si nous avons une dévotion suffisante pour que Notre-Dame soit tenue de réaliser sa promesse à notre égard ?
Ici, le Ciel se fait condescendant à l'extrême, et les plus sublimes oracles sont monnayés, traduits, en toutes petites demandes claires et précises, faciles, qui ne laissent plus aucune place à l'incertitude. Chacun peut savoir s'il les a accomplies ou non. Une “petite dévotion”, pratiquée de bon cœur, suffit à nous procurer la grâce, infailliblement, pour ainsi dire “ex opere operato”, comme pour les sacrements ; et quelle grâce ! celle du salut éternel !
« À qui embrassera cette dévotion, je promets le salut. »
« Si l'on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d'âmes se sauveront… Je viendrai demander… la communion réparatrice des premiers samedis du mois. » 13 juillet 1917
LES APPARITIONS DE PONTEVEDRA ET TUY
LE MESSAGE
FRANÇOIS meurt le 4 avril 1919, et Jacinthe le 20 février 1920. Quant à Lucie, Monseigneur da Silva la fait entrer au collège de Vilar, tenu par les Sœurs Dorothées, pour y être instruite. Elle y restera du 17 juin 1921 au 24 octobre 1925, dans le plus complet incognito.
Elle ne quittera le collège que pour devenir postulante au noviciat des Sœurs Dorothées, à Pontevedra, le 25 octobre 1925.
Dans la soirée du jeudi 10 décembre 1925, après le souper, notre jeune postulante – elle n'a que dix-huit ans – s'est retirée dans sa cellule. C'est là qu'elle reçut la visite de la Vierge et de l'Enfant Jésus, comme elle le relate elle-même à la troisième personne dans une lettre à son Père spirituel, le Père Aparicio :
Le 10 décembre 1925, la Très Sainte Vierge lui apparut, et, à côté d'elle, porté par une nuée lumineuse, l'Enfant Jésus. La Très Sainte Vierge mit la main sur son épaule et lui montra, en même temps, un Cœur entouré d'épines qu'elle tenait dans l'autre main.
Au même moment, l'Enfant lui dit :
« Aie compassion du Cœur de ta Très Sainte Mère entouré d'épines que les hommes ingrats lui enfoncent à tout mo- ment, sans qu'il y ait personne pour faire acte de réparation afin de les en retirer. »
Ensuite, la Très Sainte Vierge lui dit :
« Vois, ma fille, mon Cœur entouré d'épines que les hommes ingrats m'enfoncent à chaque instant par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. Toi, du moins, tâche de me consoler et dis que, à tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi, se confesseront, recevront la Sainte Communion, réciteront un chapelet en méditant les quinze mystères du Rosaire, en esprit de réparation, je promets de les assister à l'heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. »
Le 15 février 1926, Notre Seigneur apparut de nouveau à sœur Lucie :
« As-tu révélé au monde ce que la Mère du Ciel t'a demandé ? » Ayant dit cela, Il se transforma en un Enfant resplendissant et donna à sœur Lucie des précisions pratiques au sujet de cette dévotion.
LA PROMESSE
La chose la plus étonnante, à Pontevedra, c'est bien sûr l'incomparable promesse faite par Notre-Dame : « À tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi…» accompliront les conditions demandées, « je promets de les assister à l'heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme ».
La très Sainte Vierge accorde là, avec une largesse incommensurable, la grâce de la persévérance finale, que pas même toute une vie sainte de prière et de sacrifice ne saurait mériter, car elle est toujours un don gratuit de la miséricorde divine.
« La grande promesse, écrit le Père Alonso, n'est rien d'autre qu'une nouvelle manifestation de cet amour de complaisance de la Sainte Trinité envers la Vierge Marie. Pour celui qui comprend une telle chose, il est facile d'admettre qu'à d'humbles pratiques soient attachées d'aussi merveilleuses promesses. Il se livre alors filialement à elles d'un cœur simple et confiant envers la Vierge Marie. »
Le premier fruit de la communion réparatrice est le propre salut de celui qui la pratiquera.
Quiconque aura rempli toutes les conditions voulues peut être sûr d'obtenir, au moins à l'instant de la mort, et fût-ce même après de misérables rechutes dans un péché grave, les grâces nécessaires de contrition parfaite pour recevoir le pardon de Dieu et être préservé du châtiment éternel.
Mais il y a beaucoup plus encore dans cette promesse, car la pensée missionnaire est partout présente dans la spiritualité de Fatima. La dévotion réparatrice nous est proposée aussi comme un moyen de convertir les pécheurs qui sont en plus grand danger de se perdre et comme une intervention très efficace pour obtenir du Cœur Immaculé de Marie la paix du monde.
SES CONDITIONS
Pour pratiquer et faire pratiquer cette “ petite dévotion ”, il est nécessaire de bien la comprendre, et d'abord d'en connaître les motifs.
1 – Le premier samedi de cinq mois consécutifs.
Cette première exigence du Ciel vient s'insérer dans l'immémoriale tradition de la piété catholique qui, après avoir consacré la journée du vendredi à commémorer la Passion de Jésus-Christ et à honorer son Sacré- Cœur, trouva tout naturel de consacrer le samedi à sa très Sainte Mère. De plus, la grande promesse de Pontevedra apparaît comme l'heureux aboutissement de tout un mouvement de dévotion, d'abord spontané, puis encouragé et codifié par les Souverains Pontifes. Cinq ans, jour pour jour, après le 13 juin 1912 où Pie X indulgenciait “la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois”, se produisait à Fatima la grande manifestation du Cœur Immaculé de Marie, « entouré d'épines qui semblaient s'y enfoncer ». « Nous avons compris, dira plus tard sœur Lucie, que c'était le Cœur Immaculé de Marie, outragé par tous les péchés de l'humanité, qui demandait réparation »
Pourquoi cinq samedis ?
Sœur Lucie se trouvait à Tuy, lorsque Notre Seigneur lui inspira la réponse, dans la nuit du 29 au 30 mai 1930, pendant une Heure Sainte qu'elle faisait à la chapelle :
Je me sentis soudain possédée plus intimement par la divine présence et, si je ne me trompe, voici ce qui m'a été révélé :
« Ma fille, le motif en est simple. Il y a cinq espèces d'offenses et de blasphèmes proférés contre le Cœur Immaculé de Marie.
– Les blasphèmes contre l'Immaculée Conception.
– Les blasphèmes contre sa Virginité.
– Les blasphèmes contre sa Maternité divine, en refusant
même de la reconnaître comme Mère des hommes.
– Les blasphèmes de ceux qui cherchent publiquement à mettre dans le cœur des enfants l'indifférence ou le mépris,
ou même la haine à l'égard de cette Mère Immaculée.
– Les offenses de ceux qui l'outragent directement dans
ses saintes images.
Voilà, ma fille, le motif pour lequel le Cœur Immaculé m'a inspiré de demander cette petite réparation… »
Ce qui est premier dans le message de Fatima, c'est la foi, et la foi précise, dogmatique. La vraie dévotion à la Sainte Vierge suppose toujours et nécessairement la foi en ses privilèges et prérogatives infailliblement définis par l'Église dans son Magistère souverain, ou enseignés par le magistère ordinaire et crus unanimement depuis des siècles par le peuple fidèle. Ce n'est pas accessoire !
Aussi, ceux qui nient ouvertement, et en toute connaissance de cause et obstinément, les prérogatives de la divine Marie, com- mettent à son égard d'odieux blasphèmes. Et ces graves péchés sont des péchés contre la foi.
Cette dévotion des cinq samedis a été approuvée par l'Évêque de Leiria-Fatima le 13 septembre 1939.
2 – confession.
La confession pourra donc se faire le jour du premier samedi, ou anticipée de huit jours, ou à la confession mensuelle proche du premier samedi. La pensée de faire réparation au Cœur Immaculé de Marie doit y être jointe également : il n'est pas besoin de formuler cette intention au confesseur, mais seulement d'offrir à Dieu cette confession en esprit de réparation envers le Cœur Immaculé de Marie.
« L'âme ajoute au principal motif de la douleur que sera toujours le péché comme offense à Dieu qui nous a rachetés dans le Christ, cet autre qui indubitablement exercera une influence bénéfique : l'offense au Cœur Immaculé et Douloureux de la Vierge Marie », écrira le Père Alonso.
« Mon Jésus ! Bien des âmes ont de la difficulté à se confesser le samedi. Si vous permettiez que la confession dans les huit jours soit valide.
– Oui. Elle peut être faite même au delà, pourvu que les âmes soient en état de grâce le premier samedi lorsqu'elles me recevront, et que, dans cette confession antérieure, elles aient l'intention de faire réparation au Sacré-Cœur de Marie.
– Mon Jésus ! Et celles qui oublieront de formuler cette intention ?
– Elles pourront la formuler à la confession suivante, profitant de la première occasion qu'elles auront pour se confesser. » Notre Seigneur à sœur Lucie. Pontevedra, 15 février 1926
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3 – La communion réparatrice des premiers samedis.
Elle est, bien sûr, l'acte le plus important de la dévotion réparatrice, et auquel tous les autres concourent. Pour bien en comprendre le sens et la portée, il faut la mettre en rapport avec la communion des neuf premiers vendredis du mois, demandée par le Sacré-Cœur à Paray-le-Monial et ainsi qu'avec la communion miraculeuse de l'automne 1916, tout orientée déjà par la parole de l'Ange, autour de l'idée réparatrice :
« L'ange tenait dans sa main gauche un calice, écrira sœur Lucie, sur lequel était suspendue une Hostie de laquelle tombaient quelques gouttes de Sang dans le calice. Laissant le Calice et l'Hostie suspendus en l'air, il se prosterna à terre et répéta trois fois cette prière :
“Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément et je vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de son très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion des pauvres pécheurs. ”
« Puis se relevant, il prit de nouveau le Calice et l'Hostie dans ses mains. Il me donna la sainte Hostie, et partagea le Sang du calice entre François et Jacinthe en disant en même temps : “ Mangez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu ! ”
« Il répéta trois fois : “ Très Sainte Trinité… ” »
« Si l'on ne peut accomplir toutes les conditions le samedi, ne peut-on les satisfaire le dimanche ? Les gens de la campagne, par exemple, ne le pourront pas bien souvent, parce qu'ils habitent loin », écrivait le Père Gonçalves à sœur Lucie, le 29 mai 1930.
Notre Seigneur donna la réponse à sœur Lucie, dans la nuit du 29 au 30 mai 1930 :
Ce sont donc non seulement la communion, mais même la récitation du chapelet et la méditation sur le Saint Rosaire qui peuvent être reportées au dimanche, pour de justes motifs dont les prêtres sont laissés juges. Il est facile de demander cette permission en confession. Remarquons une fois de plus le caractère catholique, ecclésial, du message de Fatima.
Précisons aussi que la messe du samedi soir, même s'il s'agit d'une “ messe anticipée du dimanche ”, peut être comptée comme messe du premier samedi du mois.
4 – La récitation du chapelet.
À chacune des six apparitions de 1917, Notre-Dame a demandé que l'on récite le chapelet tous les jours. Puisqu'il s'agit de réparer les offenses faites au Cœur Immaculé de Marie, quelle autre prière vocale pourrait lui être plus agréable !
Le 13 juillet 1917, après avoir montré aux enfants « l'enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs », Notre-Dame leur recommandera :
Dans les Appels du message de Fatima, sœur Lucie rappelle les paroles que le Bx Pape Pie IX a dites, sur son lit de mort, à ceux qui l'entouraient : « Le Rosaire est un résumé de l'Évangile et il donnera à ceux qui le récitent ces fleuves de paix dont nous parle l'Écriture ; c'est la dévotion la plus belle, la plus abondante en grâces et la plus agréable au Cœur de Marie. »
« La pratique de cette dévotion sera également acceptée le dimanche qui suit le premier samedi, quand mes prêtres, pour de justes motifs, le permettront aux âmes. »
«Quand vous récitez le chapelet, dites après chaque dizaine : Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés. Préservez- nous du feu de l'enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. »
5 – Les quinze minutes de méditation.
Il ne s'agit pas d'un quart d'heure pour chaque mystère du Rosaire ! mais d'un seul quart d'heure pour l'ensemble ! Il n'est pas non plus indispensable de méditer chaque mois la totalité des quinze mystères.
Sœur Lucie écrivait au Père Gonçalves : « Tenir compagnie quinze minutes à Notre-Dame en méditant les mystères du Rosaire. »
Et ailleurs, dans une lettre à sa mère, du 24 juillet 1927 :
« Les quinze minutes – de méditation –, c'est ce qui peut, il me semble, vous donner de l'embarras ; mais c'est bien facile. À qui n'est-il pas possible de penser aux mystères du Rosaire ? À l'Annonciation de l'Ange à Marie, et à l'humilité de notre chère Mère, qui, en se voyant exaltée de telle manière, s'appelle elle- même l'esclave du Seigneur ; et à la Passion de Jésus, qui a tant souffert pour notre amour, et à notre Mère très Sainte auprès de Jésus au Calvaire ? Qui ne peut passer quinze minutes dans ces saintes pensées, auprès de la plus tendre des mères ?
« Adieu, ma chère mère. Consolez ainsi notre Mère du Ciel, et cherchez à ce que beaucoup d'autres la consolent de la même manière. »
Dans une lettre à sa marraine de confirmation, de cette même année 1927, sœur Lucie explique sa manière propre de méditer un quart d'heure, sur un mystère de son choix.
Selon la méthode de saint Ignace, elle commence par le préambule : mise en présence de Dieu, prière au Saint-Esprit.
Puis elle pense au mystère choisi : elle se rappelle comment Notre-Dame l'a vécu ; elle l'admire en Elle, etc…
Enfin elle se demande comment imiter Notre-Dame, et elle la prie de lui obtenir telle ou telle vertu.
Chaque samedi, sœur Lucie médite un mystère. Quand elle a fini les cinq samedis consacrés aux mystères joyeux, elle recommence cinq samedis sur les douloureux, puis cinq sur les glorieux.
L'INTENTION RÉPARATRICE
« toi, du moins, cherche à me consoler. »
SANS cette intention générale, sans cette volonté d'amour qui désire réparer et consoler Notre-Dame, toutes les pratiques ne valent rien, ne sont rien. La pratique de la communion réparatrice doit être attentive et fervente :
« Les âmes qui font les cinq premiers samedis avec ferveur et dans le but de faire réparation au Cœur de ta Mère du Ciel me plaisent davantage que celles qui en font quinze, tièdes et indifférentes. » Apparition du 15 février 1926
Notre Seigneur demande bien peu de chose, mais précisément pour que l'on puisse s'y appliquer avec cœur, ce qui ne veut pas dire avec toujours beaucoup de ferveur sensible, car c'est la volonté qui importe, selon la grande maxime de spiritualité : “ Vouloir, c'est aimer. ”
«Vois, ma fille, mon Cœur entouré d'épines que les hommes ingrats m'enfoncent à chaque instant par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes… sans qu'il y ait personne pour faire acte de réparation afin de les en retirer…toi, du moins, tâche de me consoler. »
C'est l'amour, “la compassion”, qui est l'âme de toutes ces pratiques. Il s'agit de consoler le Cœur Immaculé de « la plus tendre des mères », tellement outragée.
Le sens le plus précis de la dévotion réparatrice demandée à Pontevedra ne consiste pas tant dans la méditation des mystères douloureux du Rosaire que dans la considération des offenses que reçoit actuellement le Cœur Immaculé de Marie de la part des ingrats et des blasphémateurs qui rejettent sa médiation maternelle et bafouent ses divines prérogatives. Autant de cruelles épines qu'il faut enlever de son Cœur par d'amoureuses pratiques réparatrices, pour le consoler, et pour obtenir aussi le pardon des âmes qui osent l'offenser si gravement.
D'où l'importance de la révélation dont bénéficiera sœur Lucie, le 29 mai 1930. Après avoir énoncé les cinq blasphèmes qui offensent gravement sa très Sainte Mère, Notre Seigneur donnait à sœur Lucie l'explication décisive qui nous fait pénétrer dans le secret de son Cœur Immaculé, débordant de miséricorde envers tous les pécheurs, même envers ceux qui méprisent la Vierge Marie et l'outragent Elle-même :
« Voilà, ma fille, le motif pour lequel le Cœur Immaculé de Marie m'a inspiré de demander cette petite réparation, et, en considération de celle-ci d'émouvoir ma miséricorde pour pardonner aux âmes qui ont le malheur de l'offenser. Quant à toi, cherche sans cesse, par tes prières et tes sacrifices à émouvoir ma miséricorde à l'égard de ces pauvres âmes.”
Nous avons là une des idées maîtresses du message de Fatima : depuis que Dieu veut, par une ultime miséricorde, accorder toutes ses grâces aux hommes par la médiation de la Vierge Immaculée, il semble que leur refus de se soumettre docilement à cette volonté soit la faute qui blesse particulièrement son Cœur, et pour laquelle Il ne trouve plus en Lui-même aucune inclination à pardonner. Car il n'y a pas, pour notre Sauveur, de crime plus impardonnable que de mépriser sa très Sainte Mère et d'outrager son Cœur Immaculé qui est le Sanctuaire de l'Esprit-Saint. C'est commettre « le blasphème contre l'Esprit, qui ne sera pas remis, ni en ce monde ni en l'autre » (Mt 12, 31-32) : sœur Lucie suggère elle-même ce rapprochement dans son entretien avec le Père Fuentès.
Bientôt le 13 juin 1929, à Tuy, Notre-Dame conclura la grande théophanie trinitaire qui est l'ultime accomplissement de Fatima, par cette parole saisissante :
« Elles sont si nombreuses les âmes que la justice de Dieu condamne pour des péchés commis contre moi que je viens demander réparation. Sacrifie-toi à cette intention et prie. »
Oui, Notre-Dame l'affirme avec tristesse, beaucoup d'âmes se perdent à cause de leur mépris, de leurs blasphèmes envers Elle… Alors, donnant l'exemple de l'amour des ennemis, c'est Elle-même qui intervient, car Elle seule peut encore sauver ces monstres d'orgueil et d'ingratitude, révoltés contre Elle. En “Mère de Miséricorde et Mère du pardon”, comme le chante le Salve Mater, Elle intercède pour eux auprès de son Fils : que la dévotion filiale des âmes fidèles, que les communions des cinq samedis offertes pour consoler son Cœur outragé, soient agréées par Lui en réparation des crimes des pécheurs. Qu'eu égard à cette “petite dévotion”, tenant compte de cette “petite réparation” à son Cœur Immaculé, Jésus daigne pardonner malgré tout aux ingrats et aux blasphémateurs, à tous les misérables qui ont eu l'audace de l'offenser, ELLE, sa très Sainte Mère !
Et comme toujours, Notre Seigneur accède au désir de sa Mère. Il fait ainsi de la dévotion réparatrice un moyen sûr et efficace pour convertir les âmes, beaucoup d'âmes, parmi celles qui sont le plus en péril de se perdre éternellement. Il nous faut citer ici un texte significatif où “ la grande promesse ” elle-même semble passer au second plan, s'effacer devant l'intention première du Cœur de Marie qui est le salut de tous les pécheurs :
« Il me semble, écrivait sœur Lucie au Père Gonçalvès, en mai 1930, que le Bon Dieu, au fond de mon cœur, insiste auprès de moi pour que je demande au Saint-Père l'approbation de la dévotion réparatrice que Dieu lui-même et la très Sainte Vierge ont réclamée en 1925. en considération de cette petite dévotion, ils veulent donner la grâce du pardon Aux âmes qui ont le malheur d'offenser le cœur immaculé de marie, et la très Sainte Vierge promet aux âmes qui chercheront à lui faire réparation de cette manière, de les assister à l'heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour leur salut. »
Sauver les âmes, toutes les âmes, « et surtout celles qui en ont le plus besoin », les arracher toutes au feu de l'enfer qui les menace, c'est donc en définitive l'intention principale de la pratique des premiers samedis du mois, comme c'était déjà celle qu'indiquait Notre-Dame, le 19 août 1917, invitant instamment ses trois pastoureaux à la prière et au sacrifice :
Constituée par son Fils Médiatrice universelle et Mère de la divine grâce, la Vierge Marie, par un dessein de la Providence, veut avoir besoin de nous, de notre amour consolateur et de nos “petites dévotions” réparatrices, pour sauver les âmes de l'enfer.
Exaltant et terrible mystère de la communion des saints, qui fait dépendre réellement le salut de beaucoup d'âmes de notre propre générosité. Quel aiguillon aussi ! Car comment refuser cette action missionnaire que Notre-Dame attend de nous? Elle l'a rendue si facile à accomplir, et pourtant si efficace, si fructueuse, puisque par elle beaucoup d'âmes en péril imminent de se perdre éternellement peuvent obtenir, in extremis et comme malgré elles, la grâce de la conversion !
consoler le Cœur Immaculé de Marie, transpercé d'épines, réparer les outrages qu'il reçoit des pécheurs, par la prière et par les sacrifices, telle est l'exigence la plus précise de cette première partie du Secret du 13 juillet 1917, que Notre-Dame est venue rappeler et préciser à Pontevedra en 1925 et à Tuy en 1929 et 1930 : Or, le sacrifice le plus parfait et la prière la plus efficace sont, bien sûr, le Saint Sacrifice de la messe et la sainte Communion offerts à Dieu en esprit de réparation.
Enfin, n'oublions pas qu'à la conversion des pécheurs et de notre propre salut éternel, Notre-Dame a voulu lier à la communion réparatrice une autre promesse magnifique, celle du don de la PAIX :
« Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs, car beaucoup d'âmes vont en enfer parce qu'elles n'ont personne qui se sacrifie et prie pour elles. »
« toi, du moins, cherche À me consoler. »
« Pour empêcher la guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis du mois.
« Si l'on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l'on aura la paix.”
«Sinon, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Église. Les bons seront martyrisés. Le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. » Apparition de Notre-Dame, 13 juillet 1917
Sœur Lucie pouvait écrire au Père Aparicio, le 19 mars 1939 : « De la pratique de cette dévotion, unie à la Consécration au Cœur Immaculé de Marie, dépendent pour le monde la paix ou la guerre. C'est pourquoi j'ai tant désiré sa propagation ; et puis, surtout, parce que telle est la Volonté de notre bon Dieu et de notre si chère Mère du Ciel. »
Et le 20 juin 1939, au même :
« Notre-Dame a promis de remettre à plus tard le fléau de la guerre, si cette dévotion était propagée et pratiquée. Nous la voyons repousser ce châtiment dans la mesure où l'on fait des efforts pour propager cette dévotion ; mais j'ai peur que nous ne puissions faire plus que ce que nous faisons et que Dieu, mécontent, soulève le bras de sa Miséricorde et laisse le monde être ravagé par ce châtiment qui sera comme il n'y en a jamais eu, horrible, horrible. »
Ainsi, Dieu veut que le Cœur Immaculé de sa très Sainte Mère soit honoré, parce qu'Il veut qu'Elle reçoive partout un culte solennel, officiel et public, parce qu'Il veut qu'Elle règne effectivement dans l'Église et sur tous les peuples. Dieu lui a confié d'incomparables trésors de grâces à répandre sur toute la Chrétienté. Un seul mot suffit à évoquer tous ces bienfaits d'ordre temporel : la paix. Eh bien ! dans son amour pour Elle et son désir de faire d'Elle la Médiatrice de toutes grâces et la dispensatrice de tout bien, la Trinité Sainte veut qu'Elle soit la source et la dépositaire unique et obligée du don divin de la paix, en notre siècle. Et Notre-Dame avec une bonté toute maternelle, est venue nous préciser de quelle manière nous devions lui demander ce don précieux : par cette “ petite dévotion réparatrice ”.
Lettre de sœur Lucie, du 1er novembre 1927
«Il me semble, ma bonne marraine, que nous sommes heureuses de pouvoir donner à notre chère Mère du Ciel cette preuve d'amour, car nous savons qu'elle désire qu'elle lui soit offerte. Quant à moi, j'avoue que je ne me sens jamais aussi heureuse que lorsque arrive le premier samedi. N'est-il pas vrai que notre plus grand bonheur est d'être tout entières à Jésus et à Marie et de les aimer, Eux seulement, sans réserve ? Nous voyons cela si clairement dans la vie des saints… Ils étaient heureux parce qu'ils aimaient, et nous, ma bonne marraine, nous devons chercher à aimer comme eux, non seulement pour jouir de Jésus, ce qui est le moins important, – car si nous ne jouissons pas de Lui ici-bas, nous jouirons de Lui là-haut –, mais pour donner à Jésus et à Marie la consolation d'être aimés (…) et qu'ainsi en échange de cet amour ils puissent sauver beaucoup d'âmes. »
Lettre de sœur Lucie, du 31 mars 1929
« Votre Révérence n'imagine pas combien est grande mon allégresse de penser à la consolation que vont recevoir, par cette aimable dévotion, les Saints Cœurs de Jésus et de Marie, et au très grand nombre d'âmes qui vont se sauver par le moyen de cette aimable dévotion. Je dis qui vont se sauver, parce que, il y a encore peu de temps, notre bon Dieu, dans son infinie miséricorde, m'a demandé de chercher, par mes prières et sacrifices, à faire réparation, de préférence envers le Cœur Immaculé de Marie et d'implorer le pardon et la miséricorde en faveur des âmes qui blasphèment contre Elle, parce qu'à ces âmes-là, la divine miséricorde ne pardonne pas sans réparation. »
LA DÉVOTION DES PREMIERS SAMEDIS et la grande promesse mariale de Fatima
Vois, ma fille, mon Cœur entouré d'épines que les hommes ingrats m'enfoncent à chaque instant par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. Toi, du moins, tâche de me consoler et dis que tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi :
- 1) se confesseront,
- 2) recevront la sainte Communion,
- 3) réciteront un chapelet,
- 4) et me tiendront compagnie pendant quinze minutes en méditant sur les quinze mystères du Rosaire, en esprit de réparation,
Je promets de les assister à l'heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. Promesse faite lors d'une apparition à Lucie le 10 décembre 1925.
PRIÈRES DE FATIMA
Enseignées par l'Ange en 1916 aux trois voyants de Fatima
MON Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je vous aime! Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne vous aiment pas.
TRÈS Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément, et je vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels il est lui- même offensé. Par les mérites infinis de son très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion des pauvres pécheurs.
Enseignées par Notre-Dame le 13 juillet 1917
Ô Jésus, c'est pour votre amour, en réparation des offenses au Cœur Immaculé de Marie et pour la conversion des pauvres pécheurs.
Ô Mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer, et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.